Accueil     Voir aussi localement Prostitution Le procureur HONTANG de Bayonne fait scandale Les sources : le Figaro du 21 décembre 2004    Articles de presse format PDF   Le Parisien  
Voir l'ensemble des publications sur ces détournemants de fonds et abus de faiblesse

Voir texte recopié ci-dessous Cliquez sur le document pour le format imprimable

SOCIAL . Des majeurs protégés réclament le remboursement des prélèvements indus
«L'Udaf nous a. trompés »
Trois des majeurs protégés se déclarant «floués» par l'Udaf témoignent de la difficulté à récupérer leurs créances.
De gauche à droite Christian Campello, Éliane Carballo et Nafissa Mammeri se disent «révoltés» au bout d ' un an de vaine attente. (Photo Jean-Philippe Gionnet)

L'Union départementale des associations familiales n'existe plus depuis sa mise en liquidation judiciaire, en avril 2008.

Mais ses usagers sont nombreux à attendre le remboursement de sommes indûment prélevées sur leurs comptes gérés par la structure. «On parle tout le temps de la situation des salariés mais jamais du cas des majeurs protégés, sans défense, alors que beaucoup d'entr e eux ont été lésés. Nous sommes révoltés», s'indigne leur porte-paro le Nafissa Mammeri, 46 ans, elle-même victime des agissements du débiteur.

Sous curatelle renforcée depuis 1996, elle réclame en effet les 2151,18 euros volatilisés sans la moindre explication. -Le 12 juillet 2007, le tribunal d'instance de Pau m'a informé par lettre que l'Udaf me devait de l'argent et que je devais me mettre en contact avec Me Véronique Robert, huissier de justice qui m'a envoyé un bordereau le 7 août 2007. Depuis, je n'ai plus de nouvelles', se désespère Nafissa Mammeri.

«70 euros par semaine»

Comme elle, Eliane Carballo, une Paloise de 48 ans, déplore l'opacité de fonctionnement de
L'organisme dont elle dépendait. L'Udaf lui est redevable de 2.600 eu­ros. Soumise au statut d'adulte handicapé depuis vingt-cinq ans, elle na jamais pu obtenir de sa curatrice quelque éclaircissement. J'ai besoin de cet argent car je ne perçois que 620 euros d'AAH (allocation adulte handicapé) et une aide à l'autonomie de 90 euros. Je ne dispose que de 70 euros par sem aine pour me nourrir et faire

mes courses. J'ai envie de récupérer mon argent», s'insurge-t-elle.

Sur la même position que les deux autres patients, Christian Campello, un Billérois de 48 ans, relève de l'Udaf depuis 1993. «Ça se passait très bien jusqu'à ce que je m'aperçoive, en regardant mes relevés de compte, qu'on me retirait chaque mois 20 à 30 euros pour frais de gestion..,. Aujourd'h ui, l'ex-association départementa le

lui doit 3.243,85 euros. «Le pire, c'est que tout le monde nous dit que c'est perdu. Qu'on ne récupérera plus rien» s'exaspère Christian Campello, animé d'un insupportable sentiment d'impuissance.

Projet de manifestation

Sur les 1.700 dossiers de majeurs protégés administrés par l'U-daf -et désormais confiés à l'Asso­ciation départementale de gestion des services d'intérêt familial (Asfa)-, tous ne donnent pas lieu à suspicion mais la proportion d'incapables majeurs « grugés» est suffisamment importante pour les décider à agir après une trop longue attente.

«S'il le faut, nous manifesterons,, promet Nafissa Mammeri. Une entrevue devrait également être sollicitée auprès du maire de Pau, Lar­ tine Lignières-Cassou pour attirer l'attention des élus sur notre sort». En tout état de cause, «si l'Udaf n'existe plus dans les Pyrénées-At­lantiques, on peut peut-être envisager de se tourner vers l'UNAF pour obtenir réparation», suggère-t-on au sein de «Entre nous plein Pau», une association des usagers de la psychiatrie prête à soutenir «les victimes d'un établissement aussi horriblement mal géré,.

RENÉE MOURGUES